Qu’est-ce que le graphisme ? Quelles évolutions du graphisme au graphiste ?

Commençons par une définition du graphisme

Le graphisme est une discipline visant à élaborer un objet de communication pour promouvoir, instruire ou informer (l’objet créé peut être aussi lié à la culture).

Le graphisme consiste à créer, choisir et utiliser des éléments graphiques, tels que :

• les caractères typographiques,
• les dessins, les couleurs,
• des visuels et des photos…

Le design graphique peut être défini comme le traitement formel des informations et des savoirs. Le designer graphique est alors un médiateur qui agit sur les conditions de réception et d’appropriation des informations et des savoirs qu’il met en forme. Annick Lantenois, Historienne de l’art de formation.

Un peu d’histoire

Les élément fondateurs du graphisme et par extension ceux de la communication visuelle sont originaires des grottes de Lascaux (entre 18 000 et 15 000 ans avant JC) ; les peintures rupestres marquent ainsi l’origine du graphisme.

Plus tard viendra la naissance de l’écriture en Mésopotamie (vers 3500 avant notre ère).

Le graphisme suivra ensuite l’évolution humaine, celle de l’écriture et enfin celle de la diffusion massive des images.

Le graphisme classique : de 700 avant JC jusqu’à la fin du XIX^ème siècle

Le graphisme classique est essentiellement construit autour de la lettre :

• l’écriture phénicienne (1200 – 1100 avant notre ère),
• la capitale romaine,
• la minuscule carolingienne, appelée également Caroline,
• la calligraphie puis la typographie gothique (utilisée par Johannes Gutenberg vers 1440),
• et l’écriture humaniste, utilisée pendant la Renaissance italienne.

Ensuite le graphisme connaît une lente évolution au rythme des évolutions techniques et culturelles.

Un changement important intervient au XIX^ème siècle où une distinction apparaît entre les arts plastiques et les arts appliqués.

• Arts plastiques : tout part d’une inspiration
• Arts appliqués : tout part d’une commande

Le graphisme contemporain : à partir du XX^ème siècle

Avec l’industrialisation et l’avènement de la société de consommation, des nouveaux médias émergent et la publicité débarque à partir de 1945.

Le graphisme prend alors le train en marche et se professionnalise pour valoriser et exploiter ces nouveaux outils de communication.

Le graphiste devient alors un professionnel, il formalise et clarifie un message de communication politique ou publicitaire puis le met en page graphiquement. L’Alliance graphique internationale est fondée à Bâle en 1950.

De 1960 à 1970, des affichistes tels que Cassandre, Savignac, Villemot et Jacno, se rendent célèbres avec le développement de la publicité.

Le graphisme, le design, la vidéo et la bande dessinée, se popularisent et quelques graphistes sont reconnus en tant qu’artistes :

• Roman Cieslewicz ou Grapus pour l’affiche politique,
• Jean Widmer pour l’identité visuelle.

Les termes « graphisme » et « design graphique » sont des inventions du XX^ème siècle, le terme « graphicdesign » est également de plus en plus répandu.

L’intelligence artificielle débarque dans la création graphique à partir de 2014 avec des réseaux génératifs adverses (GANs). Inventé par Ian Goodfellow, ces algorithmes d’apprentissage non supervisés permettent de générer des images avec un fort degré de réalisme.

Sa démocratisation se généralise en 2020 – 2021 et permet à un large public d’accéder à des outils puissants, simplifiant la génération d’œuvres artistiques complexes.

L’IA transforme le processus créatif en le rendant plus accessible et plus collaboratif.

Le métier de graphiste

Le graphiste doit maîtriser les logiciels professionnels comme Photoshop, Illustrator, Adobe XD, Figma, InDesign, Canva (suite Creative Cloud Abobe 2024).

Il doit savoir dessiner et manier de nombreux codes visuels, notamment le langage des couleurs, la typographie…). Il doit être curieux et avoir une ouverture d’esprit assez grande pour pouvoir s’adapter à toutes demandes.

La traduction des idées en image s’effectue au minimum en deux étapes distinctes.

1. L’analyse de la demande du client

L’analyse de la demande du client est réalisée lors d’un brief créatif, suivi le plus souvent d’une restitution faisant office de cahier des charges.

Exemple : Extrait d’un brief créatif pour le logo du Marché aux Fleurs

2. La traduction des idées en images et la mise au point d’un concept

Une fois l’idée et les orientation définies, le graphiste l’exprime en image de manière esthétique pour traduire avec pertinence le message formulé par le client.

L’accent est porté sur l’élaboration du concept. Dans une agence de communication, cette phase se déroule sous la responsabilité d’un directeur artistique ou d’une directrice artistique.

Le rôle du graphiste peut comprendre :

• la hiérarchisation des informations, le choix des mots,
• l’interprétation du style graphique,
• le choix du papier,
• le choix des déclinaisons des couleurs et des ses nuances.

Une fois l’image ou le visuel élaboré, il peut se décliner sur des supports de communication tels que des affiches.

3. Les compétences et les qualités du graphiste

Le graphiste est indispensable dans toute chaîne graphique, il doit :

• être créatif,
• être en veille technologique,
• avoir bien évidemment le sens du graphisme et de l’esthétisme,
• avoir de l’intérêt pour les livres, la mise en forme de l’image et du texte,
• maitriser le sens de l’association des couleurs et la connaissance des symboliques des couleurs.

Pour conclure sur le graphisme et le graphiste,

Depuis son origine dans les grottes de Lascaux jusqu’à l’introduction de l’IA, le graphisme est omniprésent dans notre société et le restera, et les graphistes également :)

Des pans entiers de notre économie dépendent de la communication visuelle, imaginez un instant votre quotidien sans graphiste ?