Qu’est-ce qui se cache derrière Candy Crush ?
Qui n'a pas entendu parler de Candy Crush ? Ce jeu si célèbre rappelant étrangement Tétris! Ce jeu gratuit a d'abord été lancé sur Facebook puis sur les tablettes et les Smartphones.
Qu’est-ce que Candy Crush?
Candy Crush est devenu le jeu le plus joué au monde ! On comptabilise à ce jour plus de 130 millions d’adeptes ! Comment expliquer ce succès ? D’où vient ‘il et quels en sont les enjeux ?
Le jeu Candy Crush a pour principe d’aligner au minimum 3 bonbons de la même couleur afin de marquer des points. Le joueur dispose de 5 vies se renouvelant toutes les 30 minutes. Quand le joueur est bloqué sur un niveau, il peut demander des vies à des » amis » de Facebook tout en partageant et comparant ses scores, il peut également acheter de nouvelles vies (un paquet de 5 vies pour 0,89€).
Le jeu Candy Crush est très facile d’utilisation et accessible depuis son Smartphone. Vous pouvez y jouer n’importe où ! Tout est fait pour vous rendre accro !
Qui en est à l’origine ?
L’entreprise King Digital Entertainment, à l’origine de Candy Crush est cotée à la Bourse de New York !
Le groupe vaudrait aujourd’hui plus de 7 milliards de dollars (Source: Lepoint.fr mars 2014). Les tactiques de ce jeu rappelant le célèbre jeu Tetris, ont été étudiées et mises en place par Stéphane Kurgan, Directeur des Opération et Alex Dale, Directeur du Marketing.
Le succès de ce jeu a permis à l’entreprise King d’embaucher 450 salariés dans le monde et rapporterait 470 000 € par jour !
Une véritable opération de séduction…
Les 1ers niveaux sont faciles à atteindre et de ce fait donnent envie au joueur de poursuivre.
Plus on avance dans le jeu et plus les niveaux se compliquent. De plus, le jeu est mis à jour régulièrement, ce qui le rend quasiment impossible à terminer.
Son niveau de difficulté est fait pour intéresser le joueur et suffisamment accessible pour ne pas le décourager.
Thomas Gaon, Psychologue clinicien, membre de l’OMNSH (Observatoire des Mondes Numériques en Sciences Humaines), analyse la relation avatariale propre aux jeux vidéos :
L’algorithme présent derrière chaque plateau est paramétré pour ne pas décourager le joueur(…) Le cycle de récompense est lui aussi bien ajusté. Le temps entre les efforts faits et l’accès au niveau supérieur où le gain de coups supplémentaires est habilement rythmé pour ne pas lasser.
Étienne Armand Amato, Conseiller technique au numérique de l’IHEST (Institut des Hautes Etudes pour la Science et la Technologie) explique également ce phénomène dans son ouvrage Les avatars jouables des mondes numériques :
Ce qui fait monde semble non seulement lié à la présence, mais à l’inscription de soi dans un espace sémiotique et communicationnel, que cette inscription prenne la forme d’un profil (sites web) ou d’une créature (jeux vidéo) selon le type de dispositif et d’environnement qui peut être fantasmagorique ou réaliste, récréatif ou utilitaire. C’est précisément là que la notion d’avatar intervient.
Extrait d’article du blog d’OMNSH publié en 2013.
Quelques chiffres sur la saga Candy Crush…
(Sources début 2014: La Tribune.fr, Libération, Figaro, Lepoint.fr, Journal du Net)
- 500 millions de téléchargements de Candy Crush,
- 700 millions de parties de Candy Crush jouées chaque jour dans le monde,
- 1ère place sur IOS, Android et Facebook en même temps,
- Candy Crush a généré 14,5 millions de Tweets,
- 91% des joueurs ont plus de 21 ans, sachant que toutes les tranches d’âge sont représentées.
Addict? Accro?
Le jeu Candy Crush a plus de 400 niveaux et tout est mis en œuvre pour que le joueur devienne accro et dépense un maximum d’argent. Certains joueurs sont prêts à dépenser 200 € par mois pour progresser dans le jeu !
Mark Griffiths, Directeur de l’unité sur le jeu, de l’université de Nottingham, explique l’addiction à Candy Crush
La première raison provient du fait que ces jeux offrent une expérience ludique sur une courte durée (…) La seconde se fonde sur l’idée du conditionnement opérant. Comme une machine à sous, le jeu récompense des actions et en punit d’autres, c’est comme ça que nous apprenons.
Selon certains témoignages :
- des adolescents jouent au jeu pendant les cours,
- les salariés pendant leur temps de travail,
- et il y aurait même des mères qui oublieraient d’aller chercher leurs enfants à la sortie de l’école !
À priori, quand on commence Candy Crush on n’arrive plus à s’arrêter ! Thomas Gaon, psychologue clinicien travaillant en addictologie, rassure :
Certaines personnes peuvent jouer avec excès, (…) pour autant ils ne perdent pas le contrôle de leur vie, comme dans le cas d’addiction à l’alcool »… « Il n’ a rien de pathologique ».
Les adeptes de Candy Crush peuvent continuer de jouer sans crainte, ils ne sont pas addicts mais plutôt accros. L’addiction se traduit par une impossibilité de s’abstenir, entraînant des répercussions longues et négatives sur l’ensemble de la vie.
C’est comme tout, consommez Candy Crush avec modération !
Une forte consommation peut présenter un risque d’isolement comme pour tous les jeux vidéos !